Sous un voile de brume qui persistait encore à 14 heures, la première édition de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord s’est élancée ce dimanche 29 juin dans un souffle à peine perceptible. Devant une foule venue en nombre malgré la visibilité réduite, les onze IMOCA ont pris le départ au ralenti, laissant planer la promesse d’un affrontement aussi sublime qu’impitoyable. Car dès ces premiers milles, la Manche s’impose comme un véritable champ de bataille stratégique, où le courant, souvent plus puissant que le vent, peut transformer la moindre option en coup décisif et rendre chaque erreur impardonnable. Dans ce contexte délicat, les marins entrent dans un véritable jeu d’échecs à ciel ouvert, où patience, précision et audace seront les seules armes pour espérer s’extirper de cette zone piégeuse et prendre l’avantage sur ce parcours de 2 000 milles autour des îles britanniques.
@Jean Louis Carli
Dès la ligne franchie, les IMOCA se sont élancés lentement dans une atmosphère ouatée, la brume renforçant le caractère irréel de ce départ. Portés par un léger souffle de 4 à 6 nœuds, ils avancent toujours dans un calme trompeur, où la tension reste constante : chaque marin sait que la moindre erreur de placement peut condamner son bateau à subir le courant et perdre un temps précieux. « Ces premiers milles s’annoncent un peu incertains, avec plus de courant que de vent, ce qui impose un état d’esprit particulier dès le début. Ça commence calmement, mais pas tant que ça, car si on se laisse surprendre, on peut vite se retrouver en difficulté », analysait Thomas Ruyant (VULNERABLE).